Univers des Arts


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Danseuses, nus, des thèmes récurrents en sculpture. Depuis toujours les artistes se sont intéressés aux mystères de la Femme, à ses courbes qui révèlent sensualité ou sensibilité, à la présence émanant des modèles. Dominique de Séguin reprend ces sujets classiques et les re-nouvelle avec bonheur et originalité.
La Femme, il est vrai, par ses multiples facettes, de l'érotisme à la maternité, par la grâce des proportions, fascine les sculpteurs. Ils s'intéressent bien sûr plus volontiers aux corps dans leur plénitude dont le galbe s'inscrit dans l'espace déployant beauté, charme, séduction ou tendresse.
Si le parcours de Dominique de Séguin débute par des études à la Sorbonne, son attirance pour l'art, ancrée en elle depuis l'enfance, l'emporte. "Du plus loin que je me souvienne, dit-elle, j'ai toujours peint et dessiné". Elle décide bientôt d'effectuer un séjour au Brésil puis au Mexique où elle suit les cours d'écoles d'art. Il lui apparaît peu à peu que la peinture ne comble pas toutes ses aspirations plastiques. Elle aborde alors la gravure sur métal, décante le trait et travaille également l'argile. Ces expériences la conduisent à la sculpture où son talent va s'exprimer pleinement.
Le bronze, lisse le plus souvent, accroche çà et là une lumière qui met en évidence la pureté de la ligne, s'associe à l'ombre pour faire vivre les volumes épurés. Car là est bien le caractère singulier de la création de ce sculpteur avec ces corps harmonieux, vibrants, irrigués de sève, construits et réalisés sans détail inutile. Elle s'attache à rendre l'essentiel de l'anatomie dans sa perfection dans ce matériau sans aspérités qui sollicite la caresse.
Avec la quarantaine d'oeuvres consacrées à la danse présentée à la Mairie du XVIè, l'on perçoit la diversité et la qualité du talent de cette artiste dont l'art ne sacrifie pas à la "joliesse" mais exprime l'énergie intérieure, vitale, de chacune des danseuses en plein effort ou statiques, toujours belles, légères, habitées par une tension particulière. Le corps souple devient liane flexible, exprime émotion et sentiments, une intimité secrète parfois.
C'est un patient cheminement jalonné par l'étude du chinois classique et la pratique des arts martiaux associées à la reflexion, qui a mené Dominique de Séguin à cette discipline nécessaire à la création. Sans rejeter une tradition qui nourrit, construit en partie son oeuvre, elle a su la conjuguer à un regard contemporain maîtisé.
Dans un esprit de modernité, d'osmose avec son époque, elle crée aujourd'hui des bas-reliefs qu'elle découpe au laser dans des plaques de métal. Un renouveau dans sa sculpture ouverte aux technologies nouvelles.